Le 5 juin dernier, le projet H2020 SEA2LAND a organisé à Bruxelles son événement final intitulé « Promouvoir les engrais circulaires : des solutions pour une agriculture durable ». L’événement, en format hybride, a combiné des sessions plénières, des débats politiques et des ateliers parallèles. SEA2LAND y a présenté ses principales conclusions, recommandations politiques, résultats techniques et perspectives d’avenir.
La journée a débuté par un débat politique sur le recyclage des nutriments, où des experts des projets SEA2LAND, NOVAFERT et Nutri-Know ont discuté des obstacles actuels et des politiques nécessaires pour encourager l’utilisation des engrais circulaires. Ensuite, des sessions techniques parallèles ont abordé les innovations en matière d’engrais circulaires, les expériences de terrain, la réglementation et les cas d’application. L’événement a été une opportunité de réseautage entre chercheurs, agriculteurs, décideurs politiques et industriels.
L’événement final de SEA2LAND a mis en lumière la nécessité de repenser le modèle de fertilisation agricole vers un modèle circulaire et durable. La production de biofertilisants à partir de déchets de la pêche apparaît comme une alternative viable et prometteuse pour réduire les impacts environnementaux, renforcer l’autonomie agricole européenne et améliorer la santé des sols. L’avenir dépendra de la capacité à mettre à l’échelle ces solutions, à les harmoniser avec les normes européennes et à favoriser leur adoption sur le terrain. Des projets comme SEA2LAND ouvrent la voie à une agriculture plus régénératrice, où les déchets deviennent une partie essentielle de la solution.

Impact, défis et perspectives d’avenir
Le projet SEA2LAND représente des avancées significatives vers un modèle agricole valorisant les déchets comme ressources. Ses principales contributions sont :
Circularité et durabilité : Transformer les sous-produits de la pêche en engrais efficaces permet de réduire l’extraction de minéraux, l’empreinte carbone liée à la production d’engrais conventionnels et la pollution environnementale.
Résilience et autonomie européenne : Réduire la dépendance aux engrais minéraux importés renforce la souveraineté nutritionnelle de l’agriculture européenne.
Adaptabilité locale : L’application de différentes technologies aux sous-produits locaux et l’adaptation des engrais aux caractéristiques des sols et du climat permettent de reproduire les résultats.
SEA2LAND souligne également les défis technologiques et réglementaires. Malgré des résultats prometteurs, des défis subsistent : optimisation des coûts, mise à l’échelle industrielle, conformité aux réglementations européennes pour les engrais alternatifs et certifications pour l’agriculture biologique.
Enfin, la diffusion et l’adoption sur le terrain sont essentielles. Pour un impact réel, il est crucial que les acteurs agricoles, les décideurs politiques et l’industrie adoptent ces innovations, soutenus par des incitations réglementaires et des politiques adaptées.
À propos de SEA2LAND
SEA2LAND (Produire des engrais biologiques avancés à partir de déchets de la pêche) est un projet européen coordonné par NEIKER, visant à transformer les sous-produits de la pêche et de l’aquaculture en engrais biosourcés avancés (BBF : Bio-Based Fertilizers). À une époque où la transition vers des économies plus durables est une priorité mondiale, SEA2LAND s’est imposé comme une initiative clé dans les domaines agricole et environnemental. Le projet vise à fermer le cycle des nutriments, à transformer les déchets en ressources et à soutenir une agriculture plus respectueuse de l’environnement.
Le projet s’est déroulé entre 2021 et juin 2025, avec un budget d’environ 8,85 millions d’euros financé par l’UE. Son objectif est de réduire la dépendance européenne aux engrais importés en réutilisant les nutriments présents dans les déchets de la pêche, afin de corriger les déséquilibres nutritionnels des sols agricoles du continent. SEA2LAND a mis en œuvre neuf technologies appliquées à sept types de sous-produits dans six zones pilotes en Europe (Mer du Nord, Baltique, Atlantique, Cantabrique, Méditerranée et Adriatique). Les technologies utilisées incluent des méthodes traditionnelles comme le compostage ou le bokashi, ainsi que des solutions avancées comme le fractionnement thermomécanique et l’hydrolyse enzymatique. Les engrais et biostimulants obtenus ont été testés dans diverses conditions climatiques et types de sols, notamment lors d’essais menés par NEIKER sur sa parcelle de Derio pour des cultures de brocoli en 2023 et 2024. Les résultats préliminaires sont prometteurs : dans ces essais, les engrais biologiques produits par SEA2LAND ont offert des rendements similaires à ceux des engrais minéraux traditionnels, avec l’avantage d’un impact environnemental réduit. De plus, les biostimulants utilisés ont permis de réduire la dose d’azote minéral jusqu’à 30 % sans compromettre les rendements agricoles.
Par ailleurs, le projet a développé un outil numérique : un visualiseur cartographique des déséquilibres nutritionnels qui aide à identifier les zones en déficit ou en excès de nutriments et à orienter la production et l’application des engrais circulaires.
Le consortium SEA2LAND regroupe 27 partenaires de 11 pays, incluant des institutions de recherche, des universités, des entreprises industrielles et des acteurs des secteurs agricole et halieutique. INICIATIVAS INNOVADORAS est responsable de la communication et de la diffusion, ainsi que du soutien à la gestion administrative et financière du projet.
